Antoine Van Remoortere a un nom belge, mais c’est tout. Il est français, bien de là-bas et surtout de sa Loire natale.
Il y a sept ans qu’Antoine a repris des parcelles de son père, à Morogues, sur l’appellation Menetou-Salon, pas très loin des vignobles de Sancerre. Avant ça, il a bourlingué un brin en Afrique-du-Sud et en Languedoc, chez Julien Zernott, ex-Henry Pellé et vigneron de l’estimé Pas de l’Escalette. Antoine est jeune, très jeune (32 ans aujourd’hui), on en a beaucoup parlé, il tenait à peine le ¼ de siècle quand il a fait son premier millésime. Il faudrait peut-être qu’on se mette à le juger pour ce qu’il est : un grand vigneron !
Voilà, Antoine ne la ramène pas, mais il réussit à apporter un peu de fraîcheur, dans tous les sens du terme, à l’appellation. On ne cause plus du menetou de chez Mamy, ici, on n’est plus dans le confort d’un sous-sancerre. Au domaine Pellé, avant Antoine, on l’avait prouvé, qu’on pouvait produire de bons vins en menetou, mais disons que le p’tit jeune enfonce le clou, et de la meilleure des manières : ses vins sont…étincelants. Pas une once de lourdeur ou de sur-extraction, ses menetou-salon sauvignons 2017 sont cristallins, limpides, droits comme des « i », et pas « sauvignonnants » : c’est le terroir qui parle, pas le cépage. Et ses menetou-salon pinots noirs 2017 ne se la racontent pas non plus. Ils ne cherchent pas à ressembler à un gevrey, on s’en fiche. Ici, les rouges sont aériens, un peu acidulés, ils appellent à boire et à reboire encore. Le vignoble, aujourd’hui, est en bio, ce qui ne gâche rien bien entendu.
Le domaine, maintenant, s’appelle « Remoortere », tout simplement. Direct, comme les vins.